• L'anthropologie

    L'étude des ossements humains est précoce en France, des la fin du XIXe siècles, certains

    anthropologues de renom, en quête d'une compréhension des gestes et des instruments

    s’intéressaient déjà aux opérations de trépanations effectuées sur des crânes provenant des

    gisements préhistorique et en décrivant avec précision toutes les caractéristiques morphologique.

    Cet intérêt ne s'est jamais démentie, des études étant rapportés tout au long du XXe siècle. C'est

    particulièrement à partir des années 1980 que cette science connaît un net essor, en relation

    notamment avec de nouvelles problématiques concernant les cas de décharnements et de

    démembrements rituels ainsi que des pratiques cannibales de certaines populations pré- et

    protohistorique.

    Aujourd’hui , l’étude de traces s'est généralisé aux squelettes de toutes périodes, incluant

    également les temps historiques dès lors que ces stigmates relèvent de violences interpersonnelles

    ou de geste funéraires. La multiplication de ce type d’étude se ressent en terme de publications, la

    littérature archéologique française livre aujourd’hui de nombreux articles dévolus à l’étude des

    traces relevant d’épisodes de violence ou de pratique pré-sépulcrales.

     

    Ouiam BENALI

     

  • Inventaire du mobilier archéologique.

    Lors de mon stage à l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), je reprends l’inventaire d’un site fouillé à Baix (07) en 2014. Pendant des fouilles archéologiques, des vestiges sont mis au jour et avec eux tout un ensemble de mobilier archéologique. La nature de ce dernier est très variable, il convient d’en dresser une liste exhaustive. L’archéologie préventive répond à un code regroupant les textes de lois. Dans le livre 5 du code du patrimoine, sont définis les notions du patrimoine archéologique et les exigences d’inventaire, de conservation et d’études.

     

    - Article L510-1 : « constituent des éléments du patrimoine archéologique tous les vestiges et autres traces de l’existence de l’humanité, dont la sauvegarde et l’étude, […] permettent de retracer le développement de l’histoire de l’humanité ».

     

    - Article L523-12 : « Le mobilier archéologique provenant des opérations d’archéologie préventive est confié, sous le contrôle des services de l’Etat, à l’opérateur d’archéologie préventive le temps nécessaire à la rédaction du rapport d’opération. Ce délai ne peut excéder deux ans. Il est ensuite fait application des dispositions de l’article L. 523-14.

     

    - Article L523-14 : « La propriété du mobilier archéologique issu des opérations d’archéologie préventive est partagée à part égales entre l’Etat et le propriétaire du terrain. »

     

    Ces textes de lois imposent aux archéologues un protocole pour les inventaires. Il répond aux besoins de l’étude et à ceux de la conservation à long terme. De plus un Rapport Final d’Opérations comprend 3 sections réglementaires qui sont 1/ les données administratives, techniques et scientifiques ; 2/ description raisonnée, analyse, interprétation ; 3/ les inventaires. La troisième est celle qui nous intéresse ici. Son cahier des charges est défini par les organes déconcentrés du ministère de la culture. Le Service Régional de l’Archéologie, entité provenant de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, le publie pour chaque région avec des exigences variables. Chaque SRA possède son interprétation des textes. Pour la région Rhône Alpes, l’arrête date de 2008. Je vais présenter quelques points de celui-ci.

     

    - Chaque opération est référencée à l’aide d’un code identifiant. Ce numéro unique comprend le numéro INSEE de la commune et le code patriarche de l’opération. Soit pour le site de Baix : 07[Ardèche]/022[Baix]/22211428. Ce numéro se retrouve sur les listes d’inventaires et les contenants du mobilier.

     

     - Le mobilier et les archives sont conditionnés selon des règles précises : le mobilier recueilli lors du terrain est divisé en deux catégories : le Matériel archéologique (artefacts) et les Prélèvements (écofacts + ossements humains). La deuxième catégorie de mobilier ne peut pas être cédée au propriétaire du terrain après la phase d’étude. Ensuite l’arrêté précise l’étiquetage et le type de contenant utilisable (caisses, sacs …) pour le mobilier  et pour les archives physiques et numériques (documents photographiques et audiovisuels, graphiques, écrits et les sources numériques).

     

     - Ces étapes mènent à la constitution de l’inventaire du mobilier et des archives de fouilles. Les vestiges sont identifiés et quantifiés pour intégrer la section 3 du rapport. Les informations obligatoires pour le mobilier sont : le numéro d’identifiant, la parcelle, l’unité d’enregistrement, le type de matériau et de mobilier, le comptage, sa datation, le numéro de contenant, le lieu de conservation et son état. Pour les archives, les informations demandées sont le numéro d’enregistrement, l’identification des éléments, les auteurs, la nature du support, le numéro et la nature du contenant ou support.

     

    Le centre INRAP de Bron travaille avec ces bases. En tant que stagiaire, j’applique également ces règles. Je vais présenter une partie des inventaires que j’ai effectués.

     

     

    Le premier exemple est le tableau de l’inventaire général du mobilier. On retrouve les rubriques citées plus haut avec des précisions. On indique le nombre de fragments en vue du partage du mobilier entre le propriétaire du terrain et le découvreur. Les ossements font partis des prélèvements et ne sont pas partagés ainsi seul le poids est précisé.

     

     

     Le deuxième exemple porte sur l’inventaire des photographies. Chaque cliché est numéroté, orienté et  précisé. L’auteur de la photographie est mentionné pour indiquer la propriété du travail effectué. Pour le site de Baix, c’est 2461 photographies de terrain qui sont listées.

     

     

     Ces opérations qui sont longues à traiter ont un rôle important dans la post-fouille des chantiers. Ces démarches sont menées également pour les diagnostics. On recueille les entités archéologiques, la documentation écrite, celle informatique, les minutes de terrain, les photographies et le mobilier.

     

     Ces actes font partis du travail de l’archéologie préventive et ils sont une étape du processus de l’étude et de la conservation des vestiges.

     

    Antoine LAURENT.

     

     

  • La photographie au service de l’archéologie

     

     

    Révolu le temps des appareils-photos argentiques, fini le temps où les photographies réalisées avec un petit appareil-photo numérique suffisaient. Souvent destinées à des publications, les photographies en archéologie n’ont plus seulement vocation d’archives ;

     

    Odéon antique de Lyon-Fourvière. J. ALLARDON

     

     

    elles deviennent des éléments essentiels à la recherche archéologique, et il convient alors de les réaliser avec la meilleure qualité possible. Entre appareils-photos reflex et logiciels de traitement d’images, voici un (très) rapide descriptif du processus photographique en archéologie … que l’on peut tout aussi bien appliquer à un quelconque autre domaine d’ailleurs.

     

    Prises de vue en archéologie

     

    Sur le terrain, en diagnostic ou en fouille, il faut prêter attention à l’environnement qui nous entoure, archéologique ou non. Un tas de terre, une truelle ou un sceau abandonnés, ce sont autant de petits détails qui gâchent le sérieux d’une photographie. Le sujet seul ne fait pas la photographie. Le point de vue, le cadrage et l’angle sont tout aussi important. Selon le sujet à photographier, la méthode n’est pas la même non plus, notamment dans le cas de photographies aériennes. Selon la hauteur de prise de vue nécessaire, une perche peut suffire (env. jusqu’à 7m de hauteur), mais si tel n’est pas le cas, la photographie peut se faire depuis la nacelle d’une grue, ou même à l’aide d’un cerf-volant ou d’un ballon (env. jusqu’à 150m de hauteur). L’emploi d’un drone est également possible, mais c’est une technique bien plus onéreuse. Ces méthodes de photographies sont aussi et surtout utilisées quand le sol archéologique ne doit sous aucun prétexte être foulé, du fait de sa fragilité. Le reste du temps, quand la hauteur ou l’état des vestiges ne posent aucun problème, la prise de vue se fait de façon classique, en utilisant un appareil-photo reflex (question de qualité) monté sur un trépied pour une meilleure stabilité, et éventuellement pourvu d’un niveau à bulle pour vérifier efficacement l’horizontalité de l’appareil.

     

    Outre le terrain, la photographie archéologique peut également se faire en laboratoire, ou tout autre espace pouvant s’y apparenter - quitte à devoir se débrouiller avec les moyens du bord

     

    - lorsque les sujets concernés s’avèrent être des objets plutôt que des structures in situ, qu’il serait donc impossible de déplacer en laboratoire.

     

     

    Préparer le travail sous logiciel

     

    Afin de faciliter le travail sur logiciel qui intervient nécessairement plus tard, par exemple en vue d’une publication, les objets archéologiques doivent être photographiés à hauteur d’œil, afin de n’induire aucune d’information. Les prises de vue en plongée et contre-plongée sont donc à proscrire si l’on veut rendre au mieux l’objet tel qu’il est réellement. Pour ce faire, l’appareil-photo est monté sur un trépied pour plus de stabilité, et éventuellement équipé d’un niveau à bulle pour assurer l’horizontalité.

     

    Toujours dans l’objectif d’un futur travail sous logiciel, les objets - qu’ils s’agissent d’objets de petite taille, tels des pièces de monnaies, des figurines ou des éléments en céramique ou bronze par exemple, ou bien alors d’objets de plus grande envergure, tels des statues – sont photographiés devant un fond uni (plaque rigide ou drap), noir le plus souvent. Dans le cas d’un drap, celui-ci est tendu au maximum afin d’éviter la présence de plis inesthétiques sur la photographie. Enfin, le cadrage des objets doit être au plus près. Il ne doit pas y avoir d’espace vide inutile autour de l’objet.

     

    L’éclairage est un élément important. Il illumine non seulement l’objet bien entendu, mais il suggère également les volumes ainsi que la profondeur, donnant ainsi aux photographies leur réalisme. C’est ce qui fait alors de la photographie plus qu’une simple image, en donnant vie aux objets photographiés. Afin de mieux maîtriser cet éclairage, les objets ne sont pas photographiés en lumière naturelle, qui peut varier selon le temps, le moment et le lieu, mais sous lumière artificielle spécifique (pas de néon ou autre lumière destinée à l’éclairage d’une pièce !). Il convient alors de couper de la lumière naturelle le ou les objets à photographier, soit en travaillant dans le noir, soit, si cela est impossible, en « fabriquant » une sorte de caisson autour de l’objet pour l’isoler de la lumière naturelle ou artificielle produite par l’éclairage de la pièce. La lumière utilisée pour réaliser les photographies est une lumière dite de studio. A l’aide de panneau blanc, la lumière est réfléchie sur l’objet de façon totalement arbitraire. Cela permet notamment de maîtriser les reflets.

     

    Ainsi équiper, ne reste plus qu’à prendre la photographie. La difficulté réside alors dans l’art de trouver le juste milieu dans les réglages afin que le fond reste bien noir, sans pour autant assombrir l’objet qui doit lui aussi conserver ces teintes d’origine.

     

    Dans l’exemple ci-après, les mauvais réglages sont clairement visibles sur la première photographie par rapport à la deuxième. Sur la première, la clé est bien visible, elle n’est pas trop sombre, mais a contrario le fond, qui doit être noir, ne l’est plus, il tire sensiblement sur un gris sombre. C’est ce genre de détails qui indique que l’appareil-photo n’est pas réglé comme il le doit, et que la photographie n’est donc pas fidèle par rapport à l’objet qu’elle représente. Sur la seconde photographie, le fond est cette fois bien noir, parce que la photo est plus sombre. Mais si le fond reste aussi noir qui l’est réellement, c’est que la clé possède également la teinte qu’elle a en réalité.

     

    Collection du musée des moulages. J. ALLARDON

     

     

    Des normes scientifiques

     

    En archéologie, que cela concerne ou non la photographie, il existe, comme dans d’autres domaines d’ailleurs, des normes scientifiques à respecter.

     

    Ces normes scientifiques représentent des clés de lecture indispensables à la compréhension des photographies ainsi réalisées, aussi bien pour la personne les ayant réalisées, que pour celles qui peuvent être amenées à les utiliser ultérieurement. L’utilisation d’une mire pour les dimensions d’une structure ou d’un objet, la mention du nord pour inscrire l’objet dans un espace géographique mais également des indications sur le site (nom du site, numéro de sondage ou de tranchées…) sont tout autant d’informations nécessaires et indispensables, sans lesquelles

     

    les photographies perdent de leur intérêt s’il

     

    est impossible de les inscrire dans une continuité sur un chantier, de les comparer à d’autres objets ou structures sans échelle …

     

    Sur la photographie ci-dessous, une mire indique la taille du log géologique, une plaque indique sa localisation et une flèche posée au sol situe le nord. La photographie a également été prise de telle façon que la verticalité du sujet soit rendu au mieux, pour ne pas induire de déformations.

     

    Log géologique, diagnostic de Communay (69) – RD 150. J. ALLARDON

     

     

    Post-production

     

     

    L’utilisation des logiciels peut se faire dans bien des domaines, et pas uniquement dans le but de modifier une image tel un photomontage. Quand les logiciels sont utilisés à des fins plus « scientifiques », ce peut être pour améliorer la qualité d’une image, pour l’adapter à une publication, pour ajouter des informations essentielles (échelle, étiquette…), pour réaliser des reconstitutions … Les logiciels présentent finalement des possibilités infinies. Plus concrètement, leur fonction première est souvent d’embellir une photographie, dont la qualité peut parfois s’avérer médiocre selon le temps quand il s’agit des photographies faites sur le terrain, ou selon le matériel à disposition.

     

    Mais avant même de parler des logiciels et des améliorations qu’ils permettent, il est important de savoir qu’il existe divers format de photographies, le plus courant étant bien entendu le format JPEG. Cependant, s’il est le plus couramment utilisé, il n’est pas nécessairement le plus adéquat pour les photographies. Le format JPEG est un format dit destructeur, car afin que les photographies prennent le moins de place possible sur la carte mémoire de l’appareil-photo, le microprocesseur de celui-ci compresse au maximum les données. Cependant les données ainsi perdus sont irrécupérables. Il est alors préférable de travailler en format RAW, un format non destructeur, et que Photoshop est capable de lire, offrant alors un plus large panel de possibilités de modifications. Ce n’est cependant pas un format d’affichage, ce qui nécessite donc de devoir repasser sous format JPEG en cas de volonté de publication.

     

     

    Améliorer la qualité

     

    Quand le temps de n’y prête pas, ou quand le matériel photographique n’est pas adéquat, les photographies peuvent rapidement devenir inutilisables tel quel pour des publications. C’est alors à ce moment-là qu’interviennent les logiciels de retouches, tel Photoshop.

     

    La première étape des retouches consiste souvent à rehausser les couleurs et à ajuster l’exposition, afin de faire ressortir au mieux les détails importants d’une photographie, ou tout simplement de tenter de corriger des défauts de couleurs à cause d’un mauvais éclairage.

     

    Les photographies ci-dessous démontrent bien ce cas de figure. Dans les musées, en tant que visiteur, on ne transporte pas nécessairement tout son matériel photographique, et l’on doit alors composer avec l’environnement, et surtout avec la lumière artificielle qui bien souvent est loin de mettre en valeur les objets exposés. Une correction sous Photoshop des niveaux de couleurs a ainsi permis de rétablir les couleurs naturels de la mosaïque.

     

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    Mosaïque du musée gallo-romain de Lyon- Fourvière, J. ALLARDON. Photo du dessus, avant retouche. Photo du dessous, après retouche.

     

     

    Adaptation en vue d’une publication

     

    Dans les publications, si les photographies de structures sont présentées tel qu’elles sont, le cas des objets est différent. Ils sont bien souvent présentés sans fond, c'est-à-dire détourés. Cette opération est rendue plus aisée si lors de la prise de vue, les réglages ont été faits correctement et que le fond est bien noir, permettant ainsi l’utilisation sous Photoshop d’un outil de sélection rapide pour le fond. Les deux images ci-dessous illustrent bien cette démarche. Sur la première, le fond est d’un noir sans reflets et sans variantes, ce qui a permis de détourer aisément l’objet.

     

     

    Collection du musée des moulages. J. ALLARDON

     

     

     

    Améliorer la netteté d’une photographie – Focus stacking

     

    Le focus stacking, ou en français « empilement de mises au point », est une technique qui consiste à compiler plusieurs photographies identiques, avec pour seule différence que la mise au point soit faite à chaque fois sur un élément différent, afin au final de créer une image nette en tout point. Ce genre de méthode convient notamment très bien à des cas de photographies macro où la profondeur de champs est alors trop petite pour que tous les détails de la photographie soient nets. L’objectif étant toujours d’apporter des images de qualité aux publications.

     

    Avant même de pouvoir compiler ces photographies les unes avec les autres pour en tirer le meilleur parti, il faut réaliser les dites photographies en utilisant différents plans focaux, afin qu’à chaque prise de vue, la mise au point de fasse sur un élément différent : fond et premier plan, détails … Afin que toutes les photographies soient réellement identiques, il est nécessairement d’utiliser un trépied pour éviter le plus possible les mouvements.

     

    La compilation s’effectue ensuite sous logiciel, soit manuellement, en sélectionnant sur chaque photographie les zones nettes, soit à l’aide de programmes annexes. Plusieurs logiciels permettent de le faire, mais Photoshop reste encore celui qui propose le meilleur résultat. Les photographies doivent être ouvertes avec l’outil Photomerge qui va permettre en alignant les photographies de corriger les éventuels problèmes de cadrage. L’étape suivante est de fusionner les calques entre eux (chaque photographie ayant été mise sur un calque différent) afin d’empiler les photographies. La compilation est faite automatiquement par Photoshop.

     

     

    Julie ALLARDON

     

  • Archéozoologie

    Plusieurs disciplines sont présentes en archéologie. L'une d'elles est l'archéozoologie.

    L'archéozoologie est une science qui étudie les restes de faunes sur les sites et dans les données archéologiques qui leur sont associées (les contextes chronologiques …). Leurs analyses se basent sur des collections de référence incluant des vertébrés, des mammifères, des oiseaux, des poissons, des invertébrés, des insectes, des coquillages ou même des parasites.

    L'archéozoologie permet de révéler les relations naturelles et culturelles entre l'homme et l'animal, l'histoire des sociétés, des peuplements, de la domestication des petits et grands mammifères, de l'élevage, de la chasse, de la pêche, de l'alimentation (viande, lait), de l'artisanat (laine, corne, ivoire …). On apprend aussi beaucoup sur les animaux donnés en sacrifice, dans les rituels, surtout dans les religions antiques (offrandes, dépôts funéraires).

    L'étude des restes fauniques se fait sur deux tableaux : l'anatomie comparée et la biométrie.

    L'anatomie comparée laquelle consiste à comparer des caractères morphologiques à ceux des collections de référence donnant alors des informations sur le sexe et l'âge des individus. La biométrie concerne les données quantifiables (longueurs et angles) donnant des informations sur la masse des individus, leur taille, le sexe.

    C'est par l'archéozoologie quantitative qu'on pourra évaluer les rendements de la chasse et la production des troupeaux domestiques (le nombre de bêtes abattues par rapport à la quantité de nourritures).

    L'étude des ossements peut aussi nous renseigner sur l'âge des individus. Pour les mammifères on a cette information grâce à leurs dents ainsi qu'à des caractéristiques sur l'ossature.

     

  • Les nouvelles technologies appliquées à la céramologie

    Véritable marqueur d’une présence humaine, ou d’un simple passage, les céramiques ont un rôle important au sein de l’archéologie. Elles sont le témoin d’échanges et permettent de mettre en avant les différents faciès culturels et l’organisation de l’artisanat selon les lieux et les époques.

     Une analyse complète des céramiques permettent d’attribuer leur production à un atelier et de constituer des référentiels. Le croisement des études typologiques et technologiques  permettent de mettre en avant des chrono-typologies territoriales.

    La céramique est un objet composite, c’est-à-dire qu’il possède des matériaux argileux, qui lui donne sa plasticité et des inclusions qui sont des matériaux non argileux telles que des matériaux organiques, des minéraux, des roches, etc. C’est l’étude de ces matériaux qui va permettre de déterminer si la production vient d’un même atelier.

    En complément de l’étude typologique, les techniques actuelles permettent des analyses chimiques, minéralogiques et pétrographiques.

     

     La typologie est l’étude des formes et des décors. Excepté les céramiques culinaires, qui n’ont eu aucun traitement de surface, il existe une grande diversité de traitements appliqués sur les céramiques.  Si certains traitements sont à but pratique, notamment pour l’étanchéité, d’autres sont purement décoratifs.

    Ces traitements en surface, à vocation décorative, apparaissent dès le IXe siècle au Proche-Orient et IVe siècle en Europe. Cela peut être de différents types : traitement simple (polissage, lustrage), engobe ou glaçure.

     La pétrograhie permet l’observation macroscopique des pâtes, à l’aide d’une loupe binoculaire, ou le plus souvent à l’aide d’un microscope polarisant. Cela rend ainsi possible de spécifier les caractéristiques des pâtes, d’en définir les différentes productions et de les comparer.

    Les traces macroscopiques recherchées peuvent aussi être liées aux phases de préparation et de cuisson de l’objet et de la transformation des matériaux argileux.

    Les inclusions présentes dans les pâtes sont des indicateurs  importants pour l’étude et la caractérisation de la source de l’objet.

     

     

    Figure 1: Spectromètre (Source : www.arar.mom.fr).

     

     

     

    La spectrométrie permet l’analyse des minéraux ainsi que leur concentration, à l’aide d’un spectromètre de fluorescence X. Cette technique peut être utilisée pour tous types de matériaux, aussi bien sous forme liquide que solide, tels que des céramiques, des verres, l’eau, les huiles, etc.

    Dans le cadre de la céramologie, elle va notamment permettre d’apporter des précisions sur la provenance des argiles et inclusions, et ainsi définir des zones géographiques de production.

    C’est dans les années 1960 qu’apparaissent les premiers diagrammes de diffraction obtenus par rayons X, soit des ondes électromagnétiques, permettant de caractériser les phases cristallines des pâtes des céramiques ; phases cristallines pouvant changer après la cuisson, certains minéraux argileux, carbonates  et feldspaths pouvant se dissoudre lors de la cuisson et d’autres phases ainsi se former.

    L’analyse se fait à partir d’un échantillon de céramique, sous forme de poudre et préalablement décapé. Cet échantillon est alors grillé à 950 °C avant d’être mis en poudre. Une pastille est ensuite préparée à partir de la poudre, parfois solidifiée à l’aide d’un liant. Le poids de l’échantillon nécessaire pour réaliser cette pastille varie selon la nature de la pâte de la céramique ou de la présence ou non d’un revêtement.  Cette pastille est disposée sous un faisceau à rayon X qui va provoquer des changements d’états définir dans les atomes. Ces atomes vont alors émettre des photons d’énergie, c’est-à-dire une émission secondaire de rayons X. On appelle ce processus le phénomène de fluorescence X.

    Deux types d’appareils peuvent être utilisés :

    - le spectromètre à dispersion en longueur d’onde, qui est sensible, par le biais de détecteurs, à l’énergie émise par les atomes sous forme de photons. Contrairement au spectromètre à dispersion en énergie, l’analyse est lente car elle est séquentielle, c’est-à-dire qu’il analyse les éléments un par un.

    - le spectromètre à dispersion en énergie, qui utilise en plus un cristal analyseur afin de mettre à profit les solides cristallins pouvant, selon les conditions, diffracter les rayons X. Ils sont plus simples d’utilisation, car plus compact et d’une utilisation simplifiée. Ils n’ont en effet pas de pièce pouvant bouger. De plus, le détecteur peut être plus proche de l’échantillon.

    Ils sont donc pratiques pour une analyse rapide car il détecte tous les éléments en même temps.

     

    Cette nouvelle technologie existe désormais aussi en appareils portables, permettant d’analyser les objets directement sur le site archéologique et de multiplier ces analyses.

     

    Figure 2 : Dilatomètre (Source : www.arar.mom.fr).

     

     

    La dilatométrie permet d’étudier les températures de cuisson concernant les céramiques pour la période antique.

     Cette technique consiste à chauffer un échantillon, en augmentant progressivement la température, provoquant un effet de dilatation ; dilatation s’arrêtant lorsque la température de chauffe est proche de la température de cuisson initiale de la céramique.

    Afin de bien interpréter ces données, il est important d’aussi prendre en compte la vitesse à laquelle la température sera montée dans le four, les argiles utilisées, etc.

     

    Référence bibliographique :

     Dillmann P., Bellot-Gurlet L. (sous dir.), Circulation et provenance des matériaux dans les sociétés anciennes, Editions des archives contemporaines, Paris, 2014, 354 pages.

     www.arar.mom.fr

     

     

  • Technique de l’archéologie : l’archéologie du bâti

    L’archéologie du bâti et de la construction tend à retracer le fonctionnement et l’organisation du chantier puis les étapes de l’édification d’une structure bâtie. Cette discipline fait appel aux mêmes méthodes que l’archéologie sédimentaire, notamment par la décomposition des éléments analysés en unités élémentaires, ou « US ». Cette division est, dans le cas d’une paroi verticale, visible à la fois dans une succession de couches horizontales ainsi que dans l’analyse de l’épaisseur du mur.

    La description et la classification des unités de construction permettent d’identifier les éléments architecturaux anormaux ou rendus obsolètes tout en dégageant l’élément associable au sein de zones cohérentes. La discontinuité de l’appareil est, par exemple, visible par le défaut de joint, le décalage des assises, l’arasement ou les coups de sabre. L’analyse des mortiers est également une aide précieuse pour la classification des éléments architecturaux. Elle permet d’identifier les phases d’un secteur à un autre par comparaison des matériaux. La disparité des matériaux ne peut pas néanmoins être considérée comme un indice suffisant pour indiquer une nouvelle phase de construction. En effet, l’utilisation de matériaux différents peut être liée à la fonction occupée au sein du bâtiment. Les différences stylistiques peuvent également être utilisées comme des indices dans la distinction de phase de construction. Enfin, la chronologie absolue reste un élément primordial pour la mise en place d’une datation.

    L’enregistrement va permettre de mettre en évidence de manière systématique ces éléments qui « fonctionnent ensemble », permettant de constituer un corpus architectural cohérent du point de vue structurel ou technique. La mise en ordre de ces éléments de construction met en évidence les transformations architecturales dont il faut établir l’ordre de succession : c’est l’étape du phasage. Le phasage permet d’établir deux types d’interprétations : soit ce corpus architectural correspond à une nouvelle étape de la construction tout en appartenant au projet initial du chantier, soit ces éléments architecturaux révèlent une transformation architecturale relative à une nouvelle étape du bâti. Il peut être difficile de distinguer ces deux éléments qui sont pourtant essentiels. On différencie par là une phase de construction qui s’intègre dans un programme de construction général, et une phase marquant un changement radicale de parti, et par là-même de période contextuelle de construction.

    Le dossier graphique dans l’analyse du bâti prend une place primordiale. Plan, relevé d’élévation, coupe, justification du phasage graphique…, le relevé pierre à pierre est l’une des bases de la représentation graphique en archéologie du bâti. Dans cet objectif, les nouvelles technologies sont mises à contribution dans le domaine de l’archéologie du bâti. Par exemple, la photogrammétrie, qui permet d’exécuter des mesures spatiales à partir de photographies, renouvelle et améliore les relevés.

     

     

     

     

  • Les stages

    De nombreuses possibilités s’offrent aux étudiants en matière de stage et notamment aux archéologues.

    Des organismes comme l’Inrap et Archéodunum sont des lieux parfaits pour mettre en applications les notions appris lors des cours de « Master 2 professionnel ». Ce genre de stage donne l’opportunité aux étudiants d’apercevoir leur futur travail ce qui reste le but primaire de ces formations. Il est important de souligner que la majorité des cours donnés en Master ont pour enseignants des professionnels travaillant à l’Inrap donc les étudiants poursuivent leurs enseignements. Le Service Archéologique de la Ville de Lyon est aussi une possibilité dans les choix des masters pour leur formation futur.

    Mais il ne faut pas se limiter aux possibilités les plus proches dans ce domaine, les musées sont d’excellents lieux pour apprendre une autre partie des possibilités d’emploi qui s’ouvrent aux archéologues après leur formation, sous condition d’avoir les concours. A Lyon, différents musées sont susceptibles d’accepter les étudiants pour des stages, hélas pas forcement rémunéré. Le nouveau Musée de Confluence venant d’ouvrir ces portes semble un lieu idéale pour faire une demande, mais n’oublions pas les plus petits musées comme le Musée des moulages ou le Musée des Tissus et Arts décoratifs.

    Pour travailler la pratique les étudiants peuvent compter sur les nombreux chantiers de fouilles ouverts à travers toutes la France. Ces chantiers sont un à la fois instructifs et divertissants autant par leur époque que par les personnes rencontrer lors des fouilles. Ils permettent aussi de créer un réseau de connaissance dans des domaines variés mais aussi dans des lieux divers. Ainsi, on peut rencontrer des personnes venant du Nord de la France dans des chantiers à Marseille. Ce genre de rencontre permet aux étudiants d’élargir leurs horizons et peut être même de trouver leur voie ou leurs futures universités pour un sujet de thèse par exemple.

    Les laboratoires de recherches sont aussi une excellente expérience professionnelle, ils permettent d’apprendre de nouvelles informations et techniques dans des domaines divers comme la céramologie. En plus, cela donne la possibilité à l’étudiant de voir son nom paraitre lors des publications, tout comme lors des publications de l’Inrap par exemple. De plus, après les fouilles de nombreux laboratoires on besoins d’aide pour classer, ranger et dessiner les découvertes.

    Dans des domaines moins en rapport avec l’archéologie, dans lesquels trouver des stages, on peut citer les salles de ventes qui brassent des objets d’art et parfois d’archéologie.

     

    Le plus important dans un stage est de mettre au clair les travaux qui vont être effectué lors de l’insertion dans l’entreprise. Il faut aussi envisager de changer de ville et tenter de postuler dans des domaines diverses et variés.

     

    Amandine Thibaudet

     

     

  • La photographie sous-marine

    A l’image de l’archéologie qui doit s’adapter aux sites étudiés, la photographie doit être accordée en fonction du milieu où elle se pratique. Même si celle-ci s’appuie surtout sur des changements de sujet ou de luminosité, dont les photographes connaissent les méthodes, la pratique de la photographie sous-marine demeure une spécialité à part, requérant un matériel et une approche spécifique.

    Aujourd’hui la photographie, tout comme l’archéologie sous-marine, nécessite une double formation de son pratiquant. Tout d’abord, une formation de plongeur professionnel, attestant de certaines aptitudes au travail en milieu hyperbare puis d’une formation ou d’une expérience en photographie.

    Beaucoup de plongeurs vous le diront, la photographie sous-marine en plus d’être une passion particulièrement onéreuse, nécessite des connaissances poussées et en adéquation avec un milieu où la lumière, le sujet, la visibilité, les conditions de manière générale peuvent être difficile. C’est pour ces raisons que le photographe sous-marin, en plus d’avoir des connaissances en photographie doit connaître parfaitement son matériel.

     

     

    Le matériel

     

    Le matériel photographique utilisé en plongée doit en plus de résister aux infiltrations d’eau dans les composants doit résister à la pression hyperbarique. C’est en cela qu’il est possible de distinguer les appareils waterproof, résistants à l’eau, des appareils étanches résistant à l’eau et à la pression. Cette dernière, lors d’une immersion, est deux fois plus importante à 10 mètres de profondeur, il est donc primordial de connaitre les capacités de résistance de l’appareil utilisé lors d’une plongée.

    C’est au XIXème siècle, grâce au travail du biologiste Louis Boutan, qu’ont été réalisées les premières photographies sous-marines. Il concevait avec son frère un caisson étanche afin d’utiliser son appareil détective sous l’eau. Rapidement d’autres caissons virent le jour afin de rendre immersible une grande quantité de modèles, l’évolution des appareils rendant plus aisée leur utilisation.

    Afin de rendre la photographie sous-marine plus facile d’accès et fort de l’engouement pour les caissons étanches, des appareils photographiques étanches furent commercialisés. La gamme la plus célèbre est celle des Nikonos. Fabriqués de 1956 à 2002, en argentique puis en numérique, ils offraient une plus grande résistance aux variations de températures ainsi qu’aux risques d’intrusions d’eau. Pour la prise de vue, ces appareils étaient particulièrement maniables et leurs optiques étaient spécialement conçues pour le milieu sous-marin.

    Depuis la généralisation du numérique, ce sont les caissons pour les appareils terrestres qui sont employés pour la pratique de l’archéologie sous-marine. Chaque appareil, des compacts aux reflex, dispose d’un caisson adapté. Ce dernier permet d’accéder aux fonctionnalités de l’appareil tout en protégeant l’électronique de tout contact avec l’eau.

    Plus encombrant, ils se divisent en trois gammes de matériaux leur imputant une résistance à une pression hyperbarique différente.

     

     

    Type de caisson     Profondeur moyenne maximale d’utilisation

     

    Polycarbonate     50 mètres

    Résine     60 mètres

    Aluminium     200 mètres

     

    Les caissons en résine sont peu répandus sur le marché de la photographie sous-marine, souvent réalisés directement par les fabricants des appareils photographiques, qui n’ont pas fait de la création de caisson une priorité commerciale. Les caissons en polycarbonate moins couteux que ceux en aluminium ont l’avantage d’être transparents et de permettre à l’utilisateur de voir à travers le caisson les commandes de son appareil. Néanmoins, ils sont très sensibles aux hydrocarbures et aux UV qui peuvent provoquer des déformations du caisson. Leur système de fermeture, peu fiable, peut, en cas de manque d’attention ou d’entretien, provoquer la noyade de l’appareil.

    Les caissons en aluminium ne sont conçus que pour les appareils photographiques réflex de gamme professionnelle. Cette discrimination s’explique surtout par le prix du caisson qui dépasse souvent cinq fois le prix de l’appareil. Plus résistant, le caisson en aluminium nécessite une bonne connaissance de l’appareil par son utilisateur. Plus lourd, il offre aussi une flottabilité négative qui offre au plongeur une meilleure stabilité lors de la prise de vue.

    Qu’ils soient en polycarbonate ou en aluminium, les caissons étanches des appareils photographiques réflex doivent être enrichis d’un hublot ou d’un dôme protégeant l’objectif. En fonction de la taille de ce dernier, il sera nécessaire d’ajouter une bague d’adaptation.  photographe équipé d'un appareil photographique reflex dans un caisson en aluminium, d'un dôme et de deux flash – photo GRASM)

     

    photographe équipé d'un appareil photographique reflex dans un caisson en aluminium, d'un dôme et de deux flash – photo GRASM)

     

    La durée de vie des appareils photographiques et de leur caisson dépend surtout de l’entretien du matériel. La noyade de l’appareil, la hantise du photographe sous-marin, peut survenir à la suite d’un mauvais conditionnement du matériel ou encore d’une mauvaise préparation. Les joints d’étanchéité nécessitent un soin particulier car la moindre poussière peut provoquer des infiltrations d’eau dans le caisson. Enfin, même si les caissons d’appareils photographiques sont prévus pour une utilisation en eau salée, le rinçage du matériel après chaque immersion est incontournable pour préserver celui-ci de toute corrosion.

     

     

     

    Les réglages

     

    Ils sont semblables à ceux utilisés en photographie terrestre puisque les principes restent les mêmes. Le diaphragme permet de réduire ou d’augmenter la profondeur de champs et la vitesse d’obturation permet de capter plus ou moins de lumière et de jouer sur la vitesse et le mouvement.

    C’est donc surtout sur la lumière que le photographe sous-marin se concentrera afin de créer des effets de clair-obscur et de restituer les couleurs. Sous l’eau, les bleus et leurs dégradés sont majoritaires et servent de base aux réglages en fonction de la couleur recherchée en arrière-plan. Le flash apportant la coloration du premier plan.

    Figure 1 : exemple de variation de diaphragme sans flash

     

     

    La lumière naturelle

     

    L’emploi d’un flash même s’il est souvent recommandé pour les photographes sous-marin, n’est pas obligatoire. Dans un grand nombre de situation, son utilisation ne sera pas nécessaire voir même déconseillée. Comme en terrestre, on veillera à ne pas l’utiliser si le champ de la photo est trop important car la puissance du flash ne suffira pas à éclairer l’intégralité du sujet. Lorsque la lumière naturelle se suffit à elle-même, lors de photographie d’animaux craintifs ou lors d’événement sportif, l’utilisation du flash est à proscrire.

    Les réglages se feront surtout sur le diaphragme afin de s’adapter à la lumière naturelle. Ainsi, il est possible de proposer des paramètres standards.

    En méditerranée, par un midi ensoleillé et pour un réglage à 100 Iso, on utilisera les réglages suivant

    A la surface     f 16

    Sous la surface     f 11

    Moins de 5 m     f 8

    Moins de 10 m     f 5,6

    Moins de 20 m     f 4

    Si visée vers le fond     Ouvrir le diaphragme

    Si visée vers la surface     Fermer le diaphragme

     

     

    La lumière artificielle

     

    L’apport d’une lumière artificielle permet de restituer les couleurs et la lumière dans un milieu où la monochromie et la pénombre dominent. Bien loin des premiers éclairages au magnésium, la technicité permet aujourd’hui d’utiliser deux types de lumière : les flashs électroniques ou les phares de plongée à lumière continue.

    Le flash électronique est le plus couramment utilisé puisqu’il s’agit d’un flash photographique adapté au milieu sous-marin. Raccordé à l’appareil photographique, il se déclenche au déclenchement de celui-ci. La puissance du flash est définie par son nombre guide correspondant au produit du diaphragme et de la distance flash-sujet-appareil. Le nombre guide est fournie par le fabricant. Ainsi lorsque ce dernier donne un nombre de guide de 11.

    Il préconise un diaphragme de 11 à 1 m du sujet. Ce nombre dépend de la puissance du flash, du réglage de sensibilité de l’appareil et la distance entre le flash et le sujet. En raison de la grande quantité de combinaison possible entre le flash électronique et l’appareil photographique possible, il est nécessaire d’effectuer l’étalonnage du flash et d’en noter les réglages.

    Les flashs à puissance réglable permettent également de varier la température de couleur. L’utilisation de gélatines ou de filtres colorés permet de rehausser les teintes.

    Les éclairages, qu’ils soient uniques ou par deux, sont placés sur des bras articulés. Le photographe peut alors orienter les flashs en fonction de l’effet recherché.

    L’emploi d’un éclairage artificiel ne dispense pas de réglages manuels qui permettent de jouer sur les couleurs, la lumière et la profondeur de champs.

     

     

    La photographie sous-marine et l’archéologie

     

    Lors des plongées professionnelles et surtout en archéologie la qualité de l’image et la précision de la photographie est primordiale. Les images issues du chantier sont destinées à l’illustration ou au travail de compréhension et d’interprétation d’un site. Ainsi les photographes veillent à utiliser des focales comprise entre 24 mm et 35 mm afin d’éviter toutes déformations, alors que les gros plans s’effectueront entre 60 et 100 mm.

     

     

     

    Figure 2 : Epave de Tiboulen de Maïre,  Photo : GRASM)

     

     

    Les photographies sont surtout cadrées à hauteur d’homme ou en vue zénithale. Grâce au positionnement aisé au-dessus des vestiges, l’archéologie sous-marine a très tôt pu utiliser la photogrammétrie. L’appareil monté sur une platine coulissante est alors posé sur un cadre métallique au-dessus du site. Différents clichés sont alors réalisés à une hauteur fixe afin d’effectuer une couverture photographique exhaustive. Le travail en lumière naturelle et la stabilisation de l’appareil permettent alors de travailler avec un diaphragme ouvert et une vitesse de prise de vue lente.

    Même si l’utilisation des flashs n’est pas fréquente, les clichés d’illustrations ou de détails pourront faire l’objet d’un éclairage déporté. Pour tirer la plus grande qualité de l’image et restituer au mieux les couleurs, le flash sera placé à 45° du sujet. Ainsi, il est possible de réduire la vision des particules en suspension, souvent nombreuses sur les sites archéologiques ou dans les milieux fluviaux. Néanmoins, la technicité des appareils permet de travailler en haute sensibilité et de favoriser les photographies en lumière naturelle.

     

    L’essor des mini-caméras

    L’évolution des méthodes de capture d’image rapide de ces dernières années, a permis de fournir aux archéologues et aux plongeurs amateurs, les outils bons marchés pour réaliser des vidéos sous l’eau. Grâce à l’apparition de la Gopro et des autres marques, de nombreux plongeurs ont pu s’initier à la vidéo et la photographie sous-marine. Ces caméras compactes sont toutes fournies avec un caisson en plexiglass dont les modèles sont homologués pour une utilisation jusqu’à 40m de profondeur. Dépassé ce seuil, les boitiers hermétiques peuvent se fissurer et l’eau s’infiltrer dans l’appareil.

     

    Marina Branger

     

     

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