Maison de l'Orient et de la M?diterran?eUniversit? Lyon 2

 

 

 

 

 

Le Dessin (céramique, matériel)

Le cours nous a été dispensé par Eric Bayen qui travaille à l’INRAP Rhône Alpes Auvergne.
Nous avons eu 4 séances de trois heures, l’une d’elle étant consacrée à l’évaluation. Les cours ont eu lieu au Musée des Moulages (rattaché à l’université de Lyon2).
L’objectif du cours était de nous apprendre à dessiner des objets (céramique, métal, bois, os…) en vue de leur mise au net et d’une éventuelle publication.

           Matériel nécessaire
   Pour cela, on utilise du matériel spécifique, à savoir :
-un conformateur, qui sert à prendre le contour des objets
-un diamétron (notamment pour prendre le rayon et le diamètre des céramiques ou tessons avec un bord)
-un réglet métallique
-une équerre
-un pied à coulisse, pour prendre l’épaisseur des objets.
D’autres outils, plus spécifiques, peuvent être utilisés dans certaines situations. ( compas, poulie, laser à dessin)




           Procédure
   Pour dessiner les céramiques, la technique est différente suivant qu’il s’agisse d’une céramique entière ou d’un tesson, .  Cependant la présentation reste la même.
On va chercher à représenter la coupe de l’objet, pour mettre en évidence son épaisseur et les éventuelles ruptures sur la surface (ex : les sillons).
La représentation du profil n’est, en général, pas nécessaire (sauf si un décor est présent). Il pourra être dessiné seulement lors de à la mise au net, en symétrie , à partir du trait extérieur de la partie coupe.
            Pour une céramique entière, il faut en mesurer la hauteur, la largeur de l’ouverture et du fond. A partir de là on pourra, à l’aide du conformateur, venir placer le profil de l’objet sur le dessin.
Il est en général assez compliqué d’obtenir l’épaisseur exacte du pot en tout point, la coupe est donc assez approximative.




   Pour un tesson, la technique est plus facile. Si celui-ci comporte un bord (ou un fond) on va essayer, à l’aide d’un diamétron de déterminer son diamètre d’ouverture. Puis, avec un conformateur, on commence par prendre le profil externe et on le reporte sur la feuille tout en faisant attention à l’orientation . A l’aide d’un pied à coulisse, ou simplement d’un réglet, on prend l’épaisseur du tesson en plusieurs points. On pourra ensuite venir placer correctement le profil interne, obtenu à nouveau avec un conformateur.

            Les tessons peuvent être ornés de décors, ou de marques (graffitis, estampilles…) qu’il est alors important de représenter à coté du profil (ou dedans si cela est possible). Chaque dessinateur possède sa propre technique pour cela.
Il est existe tout de même des normes de représentation dans le dessin de céramique, notamment pour les décors (échelle, épaisseur du trait...)




   Pour dessiner des objets conçus dans d'autres matériaux  ( bois, métaux, os, cuir, etc…), on peut, suivant la complexité de son profil, en faire simplement le contour avec un crayon ou bien utiliser un conformateur.  On complètera ensuite l’aspect intérieur de l’objet en prenant quelques mesures et en exécutant les traits à l’œil. Parfois il peut être intéressant de mettre en avant la matière de l’objet.
La coupe de l’objet n’est pas représentée de la même manière que pour les céramiques : on va simplement montrer, juste à côté du profil, une ou plusieurs sections de l’objet en coupe, afin de présenter son épaisseur à certains endroits.




           
Les possibilités du scanner
   Nous avons pu remarquer durant les cours dispensés par Eric Bayen (DAO et Dessin) que tous les objets n’ont pas forcément besoin d’être dessinés à la main. Il est en effet possible de les scanner (et non pas de les photographier, pour une question d’échelle) et ensuite de les mettre au net directement, par exemple avec le logiciel Adobe Illustrator. Pour certains objets c’est très utile et cela s’avère beaucoup plus rapide. Il s'agit d'une technique qui a tendance à se démocratiser.




La DAO (dessin assisté par ordinateur)


   

La DAO consiste à vectoriser une image. Il ne s'agit donc pas d'obtenir un dessin formé de pixel, comme le ferait un logiciel de dessin classique, mais de produire une image basée sur un système de courbes. Ainsi, l'image reste nette même lorsque son échelle d'origine est changée. Cela permet de pouvoir la réutiliser à volonté sans perdre d'informations. Elle est donc de qualité supérieure.

            Ces cours nous ont été présenté successivement par trois intervenants, cumulant ainsi un ensemble de 30 heures de pratiques : 12h avec Cécile Batigne-Vallet ainsi qu'un travail de mise au net de 37 objets, à faire chez soi et à rendre sous forme de planches pour la notation; 8h avec Eric Bayen ainsi qu'un examen commun avec le dessin; et 10h avec Brigitte Rambault dont une heure d'examen.
Avec Cécile Batigne-Vallet, nous avons réalisé des mises au net de dessins de céramiques à partir de ses propres dessins au conformateur, puis nous les avons rassemblés sous forme de planches, comprenant cadre, échelle et légende correspondante, de manière à ce qu'elles soient prêtes pour une éventuelle publication. Cela nous a permis de voir les normes en applications pour ce type de matériel.
Avec Eric Bayen nous avons revu la mise au net de céramique et élargie notre connaissance des normes à l'ensemble du mobilier non céramique (os, verre, bois, métal, cuir). Les dessins que nous avons produits étaient basés sur des scans, mais également ses dessins et les nôtres, obtenus lors d'un autre de ses cours.
Enfin, avec Brigitte Rambault, nous nous sommes principalement intéressés au relevé de bâti et à la reprise d'une coupe stratigraphique. Nous avons également pu apprendre plusieurs astuces afin d'être plus rapide dans notre travail et obtenir un meilleur rendu.




           Procédure

La base de ce travail réside dans la reprise de scans de dessins réalisés précédemment à la main. Il peut s'agir d'objets, de relevé de bâti, de stratigraphie, ou encore de relevés de terrain. Il est également possible de partir d'un objet directement scanné ou d'une photographie (sous réserve que l'échelle y figure).
A l'aide d'un logiciel spécialisé, nous allons ensuite vectoriser l'image. Lors de notre formation, nous avons utilisé les logiciels Illustrator CS et CS3. Cependant, un équivalent gratuit, plus accessible aux étudiants et offrant les mêmes possibilités existe : il s'agit d'Inskape.
La reprise de l'image implique en premier lieu une réflexion sur la meilleure façon de faire passer le maximum d'informations tout en gardant un résultat lisible. Elle doit se faire de la façon la plus précise possible. Il faut donc jouer sur le zoom, l'épaisseur et parfois la doublure des traits pour donner d'avantage de relief, tout en respectant les normes de représentations selon le type de dessin.



   

Afin de ne pas endommager le scan initial, l'utilisation de calques est une nécessité.
Pour les relevés de bâti ou de terrain, cela permet également de distinguer rapidement plusieurs phases (d'occupation, de construction, de productions …) et de les isoler très simplement afin de n'afficher que la partie correspondant à une thématique donnée. La présence de couleurs peut intervenir pour renforcer ces variantes.




   

Pour ce qui concerne le matériel, les normes sont strictes et définies en fonction du matériaux dans lequel a été formé l'objet (Voir Normalisation du dessin en céramologie et Normalisation du dessin en archéologie. Le mobilier non céramique). Dans tous les cas, deux représentations au minimum sont nécessaires à sa compréhension : une vue de coupe (c'est à dire l'épaisseur, parfois variable, du matériaux sur sa hauteur) et une vue de profil (c'est à dire la façon dont on voit l'objet de l'extérieur). Pour les représentations de céramiques, coupe et profil figurent sur le même dessin, la coupe à gauche et le profil à droite, séparés d'une ligne verticale marquant l'axe de symétrie. Pour les autres matériaux, la représentation diffère : l'objet est en général figuré plusieurs fois de profil avec des vues différentes pour mettre plus en avant ses caractéristiques. A cela s'ajoute des coupes, souvent sous forme de sections, placés à côté du profil.
Les différences de textures (comme une glaçures apposée sur une zone précise d'un vase, ou une pâte sableuse) peuvent être marquées par des couleurs ou des petits points.

            Les dessins ainsi obtenus sont utilisés sous forme de support visuel et/ou de planches dans le cadre de publications.



Les débouchés en Dessin et DAO de matériel   

Il est possible de travailler chez des opérateurs privés, dans des collectivités territoriales, à l’INRAP mais aussi dans des missions à l’étranger où la fonction de dessinateur est assez recherchée. Il semble cependant préférable d’être polyvalent dans le dessin en général, à savoir relevés de terrain, de bâti, dessin de matériel et DAO.



            Bibliographie :

_ Patrice ARCELIN et Yves RIGOIR. Normalisation du dessin en céramologie. Résultats de la table ronde-ronde de Montpellier du 7 avril 1976. Numéro spécial 1 des Documents d'Archéologie Méridionale, 1979
_ Michel FEUGIERE, D FOY, L VALLAURI. Normalisation du dessin en archéologie. Le mobilier non céramique (métal, verre, os, bois, terre cuite). Résultats de la table ronde de Valbonne 12 Juin 1980. Numéro spécial des Documents d'Archéologie Méridionale, 1982



Auteurs : Charlotte Ybard et Ophélie Bonnard.