Archéologie de l'objet et du site - M2 Pro 2013 -2014

Système de Gestion de Base de Données Relationnelles en archéologie

  Ce cours, dirigé par Ellébore Segain (archéologue INRAP), a eu pour thème l’application des Systèmes de Gestion de Base de données Relationnelles (SGBDR)  aux contraintes de l’archéologie actuelle.

Les SGBDR permettent, après la saisie d’enregistrements dans la base de données, de rechercher, de classer et d’exploiter les informations contenues dans celle-ci. L’aspect relationnel de ce système permet de limiter la redondance d’une même donnée ainsi que des doublons,  réduisant ainsi les erreurs de saisie et les pertes de renseignements.

Evolution de l’enregistrement en archéologie

L’évolution des techniques de fouilles depuis le XIXe siècle et de la définition même de méthode archéologique a conduit les archéologues à consigner, enregistrer les données scientifiques issues de leurs opérations. Par le biais de simples carnets de fouilles au XIXe siècle, les méthodes d’enregistrement se sont complexifiées au fur et à mesure que l’archéologie s’intéressait non plus aux objets, mais aussi au contexte rattaché à ces derniers. L’apparition dans les années 1950, en Angleterre, des premiers enregistrements stratigraphiques des découvertes marquent l’un des tournants de l’évolution de la vision de la découverte archéologique. L’objet s’inscrit dans un espace en volume, lui-même en relation avec un ensemble ou structure. Dans les années 1960, les fouilles urbaines stratifiées s’accompagnent d’une évolution de la collecte des données. Ces dernières jusqu’à lors seulement effectuées par le responsable du chantier sont produites par les fouilleurs. La recrudescence des données « collectives » nécessite alors une standardisation et un regroupement de ces dernières pour conserver une compréhension pérenne du site. Conservation qui passera par des bases de données papiers avant même l’apparition de leur équivalent informatique. Il faudra attendre les années 1970 pour voir apparaitre l’informatisation des données sous forme de tables.

Applications contemporaines

La complexification des enregistrements va donc de pair avec les outils à disposition des archéologues pour traiter ces derniers. A l’heure actuelle la compréhension d’un site repose sur Les éléments interdépendants que sont les Unités d’enregistrement de terrain (Fait, US, structure), les éléments de mobiliers recueillis (artefacts ou écofacts) et la documentation s’y rattachant. La somme de données générée (photos, relevés, fiches descriptives) est regroupée dans des bases de données (tel Microsoft ACCESS 2010) suffisamment puissantes pour permettre : d’une part un regroupement organisé et pertinent des informations et d’autre part : l’exportation puis l’exploitation de ses dernières par d’autre outils informatiques utilisés en archéologie comme les Systèmes d’Information Géographiques (SIG).

 

 

Base de données : élaboration et éléments constitutifs

Avant d’entreprendre la construction informatique de la base de données il convient d’élaborer un Schéma Conceptuel de Données (SCD) qui dressera les champs d’utilisations et limites de la base de données. De ce schéma ressortira le thème, les tables nécessaires et les relations les reliant ainsi que les champs à renseigner. Le schéma fera de même apparaitre les clés primaires (champs identifiants, sans doublon) et les clés étrangères (champs qui font référence à une donnée de clé primaire présent sur une autre table). Il spécifiera également le type de lien entre les tables : 1 à 1 ; 1 à N ; N à N (cette dernière liaison nécessitant l’ajout d’une table intermédiaire dite de « jonction »). Cette étape d’élaboration est importante car elle évitera des erreurs de construction de base et des erreurs en cascade après sa finalisation. Il permet enfin de visualiser le type de champ que l’utilisateur aura à remplir (menu déroulant avec information prédéfinis, données numériques ou texte).

Quelques définitions

Quatre éléments se retrouvent dans une base de données : la table, la requête, le formulaire et l’état.

La table est la partie de la base de données où vont être enregistrées les informations. Elle se présente sous la forme d’un tableau. La colonne correspond à un champ (ou attribut). Ce dernier sert à donner le type d’information qui va être saisi, comme la datation, la situation géographique d’un site ou encore les mesures d’un fait, d’une structure ou d’un objet. Les lignes du tableau sont assimilées aux enregistrements. Un enregistrement va concerner un élément particulier tel un chantier ou un élément de mobilier. Par exemple, l’enregistrement concernant un objet A va contenir sa datation, son type, sa forme, ses mesures… Toutes ses informations sont saisies dans les rubriques qui sont en fait les cases du tableau. Le type de données insérées est défini par les propriétés de champ. On peut décider qu’un champ comprendra uniquement des données numériques, du texte ou bien des listes déroulantes.

Exemple de table avec identification des différents éléments la composant.

 

Une table comporte également une clé primaire et une clé étrangère. La première correspond à un champ où aura été entrée l’information servant d’identifiant à l’enregistrement, comme un numéro d’objet ou de site. Aucun doublon ne pourra donc y être trouvé. La seconde est un champ identifié comme clé primaire dans une autre table. Ceci permet de pouvoir faire la relation entre les différentes tables.

Exemple de relations de tables dans une base de données avec identification de la clé primaire et de la clé étrangère.

 La table est régie par un ensemble de règles qui permettent de limiter les risques d’entrées incorrectes. Ces règles sont nommées intégrité référentielle. Grâce à elle, la base de données bloque l’enregistrement d’une donnée qui ne serait pas cohérente avec le reste des informations.

La requête, ensuite, permet de sélectionner un type de données selon des critères entrés par un utilisateur. Dans ce cas, les informations sont présentées dans une liste spécifique. Cependant, la requête ne sert pas uniquement à chercher et trier des informations. Elle permet également l’ajout ou la suppression d’éléments.

Exemple de requête.

Le formulaire, quant à lui, correspond à un type d’affichage permettant de simplifier la saisie des données au sein des tables. Il est possible de mettre en place des boutons permettant de passer d’un enregistrement à l’autre ou d’en ajouter, par exemple. Grâce à ces boutons, il est aussi possible de pratiquer des opérations sur les requêtes ou sur les états

Exemple de formulaire.

L’état est également un type d’affichage qui contrairement au formulaire ne permet aucune action sur les données. C’est une présentation figée sous forme de document PDF qui peut être imprimé.

Exemple d’état.

Par F. Gelsomino et V Lorrain

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