Archéologie de l'objet et du site - M2 Pro 2013 -2014

Dans le cadre du Master 2 pro en archéologie « du bâti, du site et de l’objet », Bertrand Moulin, géomaticien à l’INRAP, a dispensé des cours de S.I.G. lors d’un stage intensif de deux jours.

La pratique et la connaissance du S.I.G. est un élément essentiel pour évoluer dans le monde de l’archéologie. Il s’impose petit à petit comme un outil de travail nécessaire à une meilleure compréhension et étude des sites.

Vous avez dit S.I.G. ?

Le Système d’Information Géographique est un ensemble de données lié à un système informatique. Il est constitué de plusieurs outils informatiques de gestion, d’interrogation, d’analyse, de modélisation et de restitution de l’information spatialisée.

On localise un phénomène dans un espace spécifique. Cependant la représentation de cette espace  à grandement changer selon les périodes historiques et surtout depuis ces dernières années. Ainsi la production cartographique dépend de l’usage, de la conception du monde et des évolutions des techniques. Le S.IG. est un outil scientifique qui s’inscrit dans une évolution de représentation de véridicité de la terre, de nos structure et de nos objets… permettant une meilleure compréhension du monde qui nous entoure.

Le S.I.G fait appel à plusieurs domaines scientifiques :

 La topographie : « c’est la science qui donne les moyens de représentation graphique et numérique d’une surface terrestre » (cours topographie avec V. Vachon). Elle permet de localiser un objet dans l’espace à l’aide d’outils topographiques sur le terrain. Attention, il faut préalablement avant de travailler sur la base de données de S.I.G, définir le système de projection. Ainsi la communication entre les responsables de chantiers et les topographes est essentielle pour éviter toute erreur.

 La sémiologie graphique : plus précisément la sémiotique visuelle est l’étude des signes, en terme plus technique l’icône visuel. Lors d’une production cartographique, il est important de respecter  une sémiologie graphique. Par exemple, il est recommandé de se limiter à sept couleurs, huit formes, quatre directions et six ou sept dégradés de couleur. Au-delà des ces limites ou d’un surplus d’information graphique, on peut entraîner un problème de lisibilité et d’analyse d’une carte chez les personnes.

En conclusion le S.I.G. est l’application d’information géographique. C’est l’ensemble des descriptions et des positions géographiques des objets ou structures à la surface de la terre.

Les deux logiciels les plus usités :

Qgis est un logiciel S.IG. libre. Il a donc l’intérêt d’être gratuit. C’est un logiciel complet et facile d’accès, regroupant les éléments essentiels à l’étude d’un site archéologique. Qgis a l’avantage d’être très vivant et abouti grâce à une grande communauté de scientifiques gravitant autour du logiciel qui l’améliore et le fait évoluer.

Site officiel : http://qgis.org/fr/site/

Arcgis est un logiciel de S.I.G. développé par Esri (Environmental systems Research Institute). C’est un logiciel qui permet de collaborer et de partager l’information géographique, malheureusement il est payant.

Site officiel : http://www.arcgis.com/features/

Le rôle du S.I.G. en archéologie :

L’information archéologique associe deux dimensions : spatiale et descriptive. Les archéologues utilisent le S.I.G. comme un outil de travail permettant de lier l’information géographique et attributaire.

L’intérêt pour les archéologues :

Le S.I.G intègre plusieurs fonctionnalités :

 Géoréférencement : elle consiste à utiliser des données cartographiques pour affecter un emplacement spatial à des entités cartographiques.

 Gestion : la gestion des données grâce à un système de base de données (SGBD). Elle permet de partager et de stocker les informations.

 Analyse : la cohérence des informations et la représentation des données enregistrées permet d’étudier les différents éléments dans un environnent spatial donné.

  Cartographique : le géoréférencement de points précis permet la création de cartes et de plans importants à la compréhension d’un site.

Le S.I.G est pour les archéologues une base de données interactive, c'est-à-dire il aide à visualiser certains éléments utiles à la réponse de différentes problématiques posées. Ainsi, il se définit comme un outil de recherche.

Le S.I.G dans l’archéologie :

L’application du S.I.G dans un projet archéologique nécessite quatre composantes. Tout d’abord la composante organisationnelle, elle regroupe les différentes structures, méthodes scientifiques, et définit un budget qui participe à l’élaboration et au développement d’un projet. Ensuite, une composante technologique, elle regroupe l’ensemble des logiciels (ex : ARGIS, QGIS), elle dépend des moyens prévus par un projet. Il existe une composante informationnelle, c'est-à-dire la création d’une base de données, étape essentielle à l’analyse des données accumulées sur un site archéologique. Enfin, la dernière composante est la méthodologie qui met en cohérence et unifie les outils, les hommes et l’information pour répondre aux objectifs et aux caractéristiques d’un projet.

Quelques ouvrages essentiels à une meilleure compréhension du S.I.G. :

BERTIN J., Sémiologie Graphique. Les diagrammes, les réseaux, les cartes, Paris, EHESS, 2013.

RODIER X., Information spatiale en archéologie, Paris, Errance, 2011.

 

Auteur : Sarah EL-DIRANI, Luka MRAKOVCIC.

 

 

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